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Posts Tagged ‘punk rock’

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C’est en écoutant le premier album solo de Lescop, que de fil en aiguille, j’ai découvert le groupe Savages.

Signé sur Pop Noire, le label de l’ex chanteur d’Asyl, Savages est un quatuor rock franco-anglais d’obédience post-punk. Particularité, groupe 100% féminin qui déboite !

Classieux mais rugueux, noir mais arty, noisy mais cristallin, Savages emprunte beaucoup aux figures tutélaires du punk menstrué, Patti Smith et Siouxsie Sioux planent ainsi loin au dessus de ces quatres bombes à retardement. On retrouve dans leur musique, la révolte du punk rock, le coté glacé du post-punk et la volonté d’installer des ambiances entre calme résigné et colère explosive à la façon de Pj Harvey ou des Pixies. Jehnny Beth semble totalement habitée par sa musique et le groupe brille de cette aura noire un brin gothique qui me les rend immédiatement sympathique, tout fan de Nick Cave et Joy Division que je suis.

Au delà, ce qui frappe également dans le parcours de ce groupe, c’est qu’il a pour chanteuse Jehnny Beth alias  Camille Berthomier. Camille Berthomier ne nous était pas inconnue, l’actrice et musicienne française est entre autres la Jehn du duo John & Jehn. Elle est donc avec son compagnon Johnny Hostile, la fondatrice du label Pop Noire sur lesquels sont signés Lescop, Savages, John & Jehn et Johnny Hostile en solo (alias John…)

Tout cela pour vous dire que Jehn maîtrise parfaitement son affaire, autoproduite, indépendante, conquérante, intègre.

Lorsqu’on glisse le CD des Savages dans la platine, on le fait d’emblée avec le respect dû aux soldats du Punk !! Foncez les yeux fermés, « Silence Yourself« , le premier album de Savages fait vraiment du bien.

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101'ers

The 101’ers

 

Comment parler du punk naissant, sans aborder le cas Clash !

Punk & New Wave, Vol. 22, here we go !

The Clash, la story :

1975, Bernie Rhodes, un ami et associé de Malcolm Mc Laren gère la boutique Sex pendant que celui-ci est aux States avec les New York Dolls. Désireux de devenir lui aussi manager, il repère un groupe de jeunes fréquentant la boutique, ce sont les London SS du guitariste Mick Jones. Le groupe est influencé par les Stooges, le MC5 et les New York Dolls. Le line up comprendra de futurs membres des Damned, de Generation X, des Pretenders et donc des Clash.

La sauce ne prend pas, les London SS ne parviennent à rien de bon, les acolytes de Jones n’étant pas assez motivés. Jones cherche donc à fonder un gang rock à l’image des Dolls.

1976, après avoir pris en pleine tête la déferlante Pistols, Mick Jones coupe ses cheveux longs et va chercher son ami d’enfance Paul Simonon pour fonder les Heartdrops. A la recherche d’un chanteur avec une voix rock et du charisme, ils croisent Joe Strummer et le débauche de son groupe les 101’ers.

7 Juin 1976 : Joe Strummer quitte son groupe de pub-rock, les 101’ers pour rejoindre les Heartdrops de Paul Simonon et Mick Jones. L’embryon de The Clash est formé.

Mick Jones, Keith Levene, Paul Simonon, Joe Strummer et Terry Chimes forment alors la première mouture de The Clash et sont managés par Bernie Rhodes.

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Rapidement, le second guitariste Levene sera limogé. On le retrouvera dans le groupe P.I.L. de John Lydon (alias Johnny Rotten).

Terry Chimes disparaît lui aussi et sera remplacé par Topper Headon.

 

 

 

Jones-Strummer-Simonon-Headon sera la composition historique de The Clash, le gang est prêt à conquérir le monde.

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Quelques répétitions suffiront pour créer les brûlots punks « White Riot » et « London Burning » qu’ils pourront produire sur scène lors du fameux Anarchy Tour, en première partie de leurs modèles, les Sex Pistols.

Bernie Rhodes leur trouve un look très prolétaire, des t-shirts bombés de slogans situationnistes. Les Clash ont tout l’air d’un groupe de guérilleros urbains, ce que l’on va retrouver dans les paroles de Joe Strummer. Car c’est ce qui différencie le groupe des Sex Pistols, l’engagement. Johnny Rotten le chante, il est un anarchiste. Il veut déclencher le chaos afin de reconstruire une société plus juste. Il est aussi manipulé par les thèses situationnistes de McLaren, qui lui oscille entre idéologie du chaos et désir de s’enrichir. Il va tenter de faire les deux en même temps ! Rotten ne se vit pas comme porte-drapeau mais comme élément déclencheur. Il veut qu’après un de ses concerts, tout le monde fonde un groupe et crie sa colère.

Joe Strummer pense différemment. Il est un sympathisant des Brigades Rouges (mouvement terroriste d’extrême-gauche italien), fortement marqué par les idées marxistes, trotskystes. Il est issu de la classe moyenne, est cultivé et possède une bonne culture musicale. Paul Simonon vient des quartiers noirs et indiens de Londres, il est donc très influencé par les musiques jamaïcaines. Jones est une histoire du rock’n’roll à lui tout seul. The Clash sont donc loin d’être des crétins nihilistes…

A suivre…

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Buzzcocks

Après avoir vu les Pistols à Londres en début d’année 1976, deux compères du nom de Pete Shelley et Howard Devoto, enthousiastes, rentrent fissa fonder un groupe punk, suivant en cela les exhortations de Rotten qui dit qu’il faut que « les gens viennent nous voir et commencent à faire autre chose, sinon je perds mon temps ».

« Ils » ? Ce sont les Buzzcocks ! Jolie bande de branleurs venant de Bolton, la grande banlieue de Manchester, les Buzzcocks sauront, dès leurs premiers singles, s’éloigner des clichés bourrins du punk basique. Leur premier EP « Spiral Scratch » montre leur volonté de produire un punk mélodique et fun bien que très influencé par ce qu’ils ont entendu des Sex Pistols. Le chant d’Howard Devoto, notamment, est clairement calqué sur le ton hautain  et nasillard de Rotten.

Mais celui-ci se lasse rapidement de ce style musical minimaliste est part planter les premières banderilles post-punk avec son nouveau projet Magazine. Il laisse Pete Shelley au chant et aux manettes. Celui-ci va poursuivre dans cette veine punk en accentuant le coté pop, avec réussite dès le second single « Orgasm Addict »

 » Another Music in a Different Kitchen« , premier album du groupe, sort en 1978. Il  trouve  le bon équilibre entre mélodie pop et esthétique punk. Efficace, speed, mélodique et grand public, la musique des Buzzcocks a très bien vieilli et reste une référence pour tous les groupes de punk à roulettes US ! De bonnes compositions, des singles parfaits et un départ sur les chapeaux de roue au tout début du mouvement punk londonien ne suffiront malheureusement pas à faire d’eux les gagnants du jackpot punk. Desservis par leur image de bons gars sympas sortant de l’usine, mancuniens donc considérés comme des ploucs provinciaux, il leur manquera cette aura destroy développée intelligemment par les managers des Pistols et des Clash…

« I don’t mind », premier single de l’album  » Another Music in a Different Kitchen » :

 

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14 février 1976 : les Sex Pistols sont au studio d’Andrew Logan. Le jour de la St Valentin, ce sculpteur renommé  invite les huiles du monde artistique et toute la jet-set du moment dans son atelier pour une fête.

Les Sex Pistols sont recrutés pour être l’animation musicale et visuelle, Logan en aura pour son argent. Un Rotten gavé d’acide et de speed admoneste un public interloqué, détruit tout ce qui lui tombe sous la main. McLaren, pour ajouter au chaos, envoie sur scène une de ses vendeuses, la punkette Jordan.

 

 

 

 

 

 

 

Dansant devant le groupe, elle est peu à peu déshabillée par un Rotten lubrique pendant que le groupe reprend No Fun des Stooges à plein volume. Ce concert-happening destroy a lieu devant tout ce que la ville compte de journalistes branchés ébahis. Le lendemain, photos et articles font une publicité inespérée au groupe. McLaren a réussi son coup, les Pistols sont des stars. Durant toute la courte carrière du groupe, il va s’ingénier à déclencher scandales sur scandales, bagarres, interviews saignantes.

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Previously on Rock & New Wave : Le premier concert des Pistols à la St Martin’s School of Art

« Le 06/11/1975, les Sex Pistols montent sur la scène. Adam Ant, chanteur de Bazooka Joe raconte : « Ils sont entrés comme un gang : on aurait dit qu’ils n’en avaient rien à foutre de personne. »

Après ce premier concert chaotique, les Pistols sont toujours dans l’ombre. Encore inconnus, ils peinent à trouver des endroits où se produire. Ils mettent alors en pratique l’idée situationniste de détournement. Véritable guérilleros, ils s’incrustent dans les concerts étudiants, se faisant passer pour le groupe de première partie. Ils montent sur scène à toute vitesse avant que le vrai groupe prévu n’arrive et envoient le chaos musical ! En quelques concerts chaotiques, ils sont suivis par une base de fidèles, le Bromley Contingent. Le terme a été inventé par la journaliste Caroline Coon pour désigner ces adolescents dont la plupart habitait à Bromley, une petite ville située à la périphérie de Londres. Parmi eux, Steve Severin et Siouxsie Sioux (futurs leaders de Siouxsie & The Banshees), Bill Broad (futur Billy Idol) et John Ritchie (alias Sid Vicious). SiouxsieJordan et Sue Catwoman définiront le look punk au féminin en arborant les créations de Vivienne Westwood.

Malcolm Mc Laren finit par leur trouver une date plus prestigieuse, le mythique Marquee, voici un tremplin idéal pour un jeune groupe plein d’avenir…

12 février 1976, les Sex Pistols vont jouer en 1ère partie d’Eddie & The Hot Rods, excellent groupe de pub rock très renommé à l’époque. Dans ce club mythique de la pop, les Pistols débarquent comme des furies, insultent le public, qu’ils considèrent comme de sales hippies, finissent par détruire la sono avant de se faire jeter par les roadies des Hot Rods. Dans la presse, les Hot Rods les accusent de ne pas savoir jouer. Steve Jones leur répond : « On ne fait pas de la musique, on fait du chaos. » Tout est dit !

Afin d’illustrer les tractations actuelles entre Universal et EMI pour le rachat de cette dernière, voici sans doute l’opinion la plus tranchée sur la question :

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Le plus ennuyeux avec les concerts des Dropkicks, c’est qu’on sait que c’était génial mais généralement on ne se souvient de rien…

Heureusement pour nous, ARTE, la chaine du neurone sain, a pensé à tout et a capté la fanfare irlando-américaine au Hellfest 2012 !

A ARTE les vieux punks reconnaissants !

PS : En plus de ce live des plus furieux, vous retrouverez sur ARTE Live Web d’autres extraits du Hellfest 2012 avec d’excellents live de Napalm Death, Channel Zero, Girlschool, Sebastian Bach ou Bukowski. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges…

http://liveweb.arte.tv/fr/video/Hellfest_Dropkick_Murphys/

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Previously on Punk & New Wave :

Bernie Rhodes présente John Lydon à Malcolm McLaren. Celui-ci organise une rencontre entre Jones, Cook, Matlock et John Lydon dans un pub miteux de Chelsea. Il organise une audition devant le juke box de la boutique. Le futur Rotten passe le test avec succès, la formation séminale des Pistols est rassemblée.

Le premier concert des Sex Pistols :

Glen Matlock est étudiant à la St Martin’s School of Art, il réussit à faire programmer son groupe en première partie de Bazooka Joe, obscur groupe de rock local.

Malcolm McLaren met alors en place la diabolique stratégie marketing qui mènera ses troupes à l’assaut de la conservatrice Albion. Il troque le nom « The Swankers » pour quelque chose de plus percutant. Désireux de  créer un événement chaotique, nihiliste, haineux, susceptible de marquer les esprits et surtout d’accompagner la révolution stylistique mise en place à Sex, il rebaptise le groupe « Sex Pistols ».

Outil de promotion pour ses fringues ou cheval de Troie de ses idées situationnistes, disons plutôt que le groupe lui servira à assouvir sa cupidité et son désir de propager le chaos !

Le 06/11/1975, les Sex Pistols montent sur la scène. Adam Ant, chanteur de Bazooka Joe raconte : « Ils sont entrés comme un gang : on aurait dit qu’ils n’en avaient rien à foutre de personne. John portait un pantalon baggy rayé avec des bretelles et un T-shirt déchiré sur lequel il avait écrit « I hate Pink Floyd ». Jones était tout petit, il ressemblait à un jeune Pete Townshend. Matlock avait un pantalon avec des tâches de peinture et un haut de femme en cuir rose. Paul Cook ressemblait à Rod Stewart, un vrai petit mod (…) A la fin du concert, Rotten insulta Bazooka Joe en disant qu’on était qu’une bande de sales cons. »

Ainsi donc Johnny Rotten haineux siffle sa rage à une foule d’étudiants en art peu préparés à recevoir autant de haine et de frustration. Ils jouent 5 titres puis sortent sous les huées. McLaren a ce qu’il voulait, on allait parler de lui et de son groupe.

Anarchy in the UK (live 1976) :

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Poursuivons notre histoire du mouvement Punk. Nous avions laissé nos sympathiques Ramones, en concert au CBGB’s durant l’été 1974. Deuxième concert de nos punks à frange, il a lieu dans un trou à rats qui deviendra mythique. Car si le punk rock prend son envol en 1974, chargé de magnifiques influences ( MC5, Stooges), parrainé par de prestigieux anciens ( Patti Smith, New York Dolls), il lui faut un point de chute.

Ce sera le Bowery, quartier miteux de Manhattan, au coeur de la grosse pomme ! Pourquoi ? Parce que ce quartier est un repaire de freaks, que la police n’y met pas trop les pieds et surtout parce qu’il va se trouver des bonnes âmes pour programmer des groupes débutants, inconnus qui se font jeter de partout.

Véritable cour des miracles, le Bowery va tout de même devenir peu à peu l’endroit le plus branché du New York des années 74-77 grâce à deux établissements, le CBGB et le Max’s Kansas City.

Le CBGB est fondé en décembre 1973 par Hilly Kristal. Les groupes rock de New York manquent de salles pour se produire. Rapidement, deux gaillards, Bill Page and Rusty McKenna contactent Kristal afin d’organiser des concerts. Au départ conçu pour accueillir des groupes de country –music, le CBGB va ouvrir de temps à autres ses portes à de jeunes rockers en herbe. Devant l’affluence générée par ses groupes qu’il juge pourtant catastrophique (à juste titre), Kristal va peu à peu se spécialiser dans ce qui deviendra le punk-rock.

Il sera en cela imité rapidement par un autre patron de bar-restaurant déjà réputé pour son ouverture d’esprit, Tommy Dean Mills au Max’s Kansas City, qui découvrira tout autant de futures stars du punk.

Une grande ville, deux salles, deux patrons ouverts à tout, le punk-rock va pouvoir prendre son envol.

Peu d’images de qualité de cette époque, mises à part les performances live des Ramones, mais pour se faire plaisir, juste un court et rare extrait de Johnny Thunders et ses Heartbreakers live au CBGB, ils collent si bien avec l’âme de cette salle !!

Chinese Rocks par The Heartbreakers :

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Il est communément admis que le mouvement punk naquit à Londres en 1977. Rien n’est plus faux. En 1977, on en est déjà à la seconde vague de groupes punks et cette date est retenue car c’est celle à partir de laquelle le grand public adhère au mouvement.

Mais il est ici utile de rappeler deux ou trois éléments importants.

Le rock’n’roll est né aux Etats-Unis, il s’exportera dans le monde entier. Dès les 60’s, un jeu de ping pong va s’engager entre américains et anglais. Les américains envoient le rock en Angleterre à la fin des 50’s. Les Anglais contre attaquent en leur envoyant la British Invasion pop et blues rock. En réaction, les yankees créent le Garage Rock. Le mouvement mods anglais fait renouer le rock ramolli par la pop, avec l’énergie des origines, donc les ricains réagissent avec le rock « high energy » des Stooges, MC5 et Dolls qui va inspirer à Londres comme à New York, le mouvement punk.

Il est difficile de départager les deux scènes par rapport à la paternité du mouvement punk tant elles vont s’influencer mutuellement. New York est arty, construit une attitude, un look, crée le do it yourself (Fais le toi-même) redonnant sa simplicité à la démarche rock ‘n’roll. Londres donne un son plus puissant, rageur et une idéologie au mouvement. De 74 à 76, des deux cotés de l’Atlantique, le punk va rebondir comme une balle de flipper.

Néanmoins, on ne peut honnêtement refuser la paternité du mouvement à New York. Les groupes proto-punks sont essentiellement américains même si Londres a ses groupes de pub rock. Mais personne ne nie plus que les Stooges et les Dolls constituent en résumé la quintessence du punk-rock. De plus, le premier concert punk a vraisemblablement lieu au CBGB, les Ramones s’y produisant le 28/04/1974 c’est-à-dire 17 mois avant le premier concert des Sex Pistols…missa dita est !

Une preuve en vidéo ! Le 06 août 1974, les Ramones donnent leur second concert, ils ouvrent pour Angel and the Snakes (les futurs Blondie) au CBGB’s. Voici une version cataclysmique de « Judy is a punk », la première vague punk est lancée !

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Les 70’s ! Que se passe-t-il aux USA ? Le mouvement hippie s’étiole mais il se passe quelque chose dans les bas-fonds.

Depuis le début de la décennie, à New York, traine  au Max’s Kansas City, un bar-restau-concert toute une faune qui servira d’ossature au mouvement punk new yorkais. On y voit Lou Reed (qui y puisera l’inspiration de sa chanson « Walk on the wild side »), Nico, Patti Smith, Lenny Kaye, Tom Verlaine, Todd Rundgren, Wayne County (future Jayne County), Alan Vega, John Cale, Bowie, Warhol, les futures Ramones, les New York Dolls…etc c’est à dire le ghotta underground de la ville !

1973 sera un nouveau jalon dans l’histoire du punk-rock. C’est l’année de la sortie de l’album éponyme des New York Dolls. Déjà auréolés d’une légende sulfureuse, les Dolls cristallisent cette mouvance de travestis, homosexuels, rebelles et poètes paumés. Sur la pochette, les 5 gaillards posent déguisés en travestis, toutes plumes, boas et lipsticks dehors. Evidemment le disque fait scandale et attire les regards des branchés new yorkais.

De vrais durs issus de la rue qui prennent d’assaut les scènes sans complexes, habillés en femmes mais au coup de poing facile, pas virtuoses pour un sou mais débordant d’énergie, il n’en faut pas plus pour déclencher l’intérêt.

Comme le dit Bob Gruen, photographe réputé de l’époque, les New York Dolls rendaient le rock accessible à tous là où les musiciens de l’époque se rendaient intouchables de par leur technique ou leur grandiloquence.

Novembre 1973, en promo pour la BBC2, dans le mythique show télévisé Old Grey Whistle Test, les New York Dolls donnent une leçon d’attitude punk aux jeunes anglais. Les futurs Clash et Pistols assistent au spectacle devant leur télé, galvanisés par la dégaine et l’outrance des Dolls. Une tournée s’ensuit à Paris, durant le voyage, malades par excès d’héroïne, ils vomissent dans l’avion déclenchant un scandale dans la presse. Quoi de mieux pour créer une légende et déclencher la fascination des gamins. Comme le raconta plus tard leur guitariste Sylvain Sylvain : « C’était dans tous les journaux. Les Dolls débarquent en France et sont des pédales dégénérées et camées. »

S’ensuivra une carrière chaotique, poissarde, entre overdoses, bagarres et malentendus qui pris fin en 1975. Les New York Dolls comme tous les autres groupes proto-punks ne connurent jamais le succès grand public. Leur attitude, leur incompétence à gérer une carrière comme un travail normal et surtout les excès divers, les empêchèrent de percer. Mais ils auront décomplexé bon nombre de musiciens et allumé la mèche courte punk.  Ils rejoignirent ainsi la longue liste des précurseurs, artistes fondamentaux mais maudits, laissant à d’autres musiciens moins extrêmes et plus malins le soin de ramasser la mise avancée dans le sang, la sueur et les larmes par les pionniers.

Jet Boy / New York Dolls. Novembre 1973 au Grey Old Whistle Test

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