» To lose my life des White Lies, ça devrait te plaire ! « .
En bon discothécaire que je suis, je me suis empressé de ne pas suivre le conseil… hein hé bon, c’est moi qui sais et pas les autres, c’est mon boulot merde quoi hein ?
Et puis je l’ai quand même écouté. Narquois et chafouin comme je suis, j’ai vite détecté l’imposture du groupe rétro qui fait du Joy Division pour les jeunes qui connaissent pas le Ian Curtis…
Mais bon, je ne sais pas pourquoi, magie de la production de l’album ou génie de la mélodie, longtemps après cette première écoute goguenarde, j’y repensais aux White Lies. Alors j’ai remis le skeud sur la platine et là, paf !
Tout à coup, l’évidence ! Cet album est fait d’un venin à effet retard. Ses mélodies reptiliennes se cachent sous des atours austères pour mieux vaincre vos défenses de « new waver » blâsé. La musique de White Lies s’instille sourdement en vous et opère un long travail de sape.
Le premier album des White Lies fait partie de ces disques que l’on n’ apprécie pas de prime écoute. Mais au bout d’un moment, si l’on persiste, on ne s’en détache plus. Les jeunes anglais du West London ont certes retenu les leçons des années Factory. Joy Division, A Certain Ratio semblent des influences évidentes quoique le son me fasse plus penser aux premiers New Order.
White Lies mérite de rentrer dans le panthéon post-punk contemporain aux cotés des Editors, Interpol, Maximo Park ou encore These New Puritans. Alors si vous aimez la new wave de qualité, le noir et blanc, les teints blafards, les ambiances angoissées, les gringalets en cabans tout flippés, les synthés qui pleurent des larmes de givre, les guitares aux rythmiques saccadées, les basses tristes et vrombissantes et les batteries au funk robotique…et bien je vous dis que « To lose my life des White Lies, ça devrait vous plaire »