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Posts Tagged ‘Proto-punk’

Dans notre généalogie du mouvement punk, nous avons survolé les 50’s et 60’s et pu identifier les ancêtres lointains des Rotten, Thunders et autres Hell. Pour peaufiner mon arbre généalogique, il me manque encore deux noms. Alors que l’on pénètre dans les 70’s, deux groupes vont venir s’ajouter à la tribu Proto-punk : The Modern Lovers et The New York Dolls, deux cas particuliers.

 

Le cas The Modern Lovers :

Le groupe est fondé par Jonathan Richman,  à Boston en 1970. Ce jeune fan du Velvet Underground va faire de The Modern Lovers,  l’exemple typique du groupe maudit devenu culte après sa dissolution.

Actifs durant trois ans, les Modern Lovers écument les scènes de la côte Est, jusqu’à éveiller l’intérêt de divers labels. Une fois signés, ils travaillent sur leur futur premier album,  produit par John Cale, l’idole de Richman. Suite à diverses péripéties et aux atermoiements de Richman, ils ne parviendront pas vraiment à finaliser l’enregistrement de l’album. Ils se séparent logiquement sur cet échec en  1973, malgré une belle notoriété due à de superbes prestations live.

Tous se dispersent au sein de groupes réputés comme les Talking Heads ou The Cars mais Jonathan Richman n’abandonne pas. Il poursuit l’aventure sur la côte Ouest avec Beserkley Records, label avec lequel il va terminer l’œuvre inachevée.

« The Modern Lovers » est une compilation des  premiers titres du groupe plus qu’un réel premier album. Le LP sort  finalement en 1976, juste à temps pour que ce magnifique essai de punk rock avant l’heure puisse servir d’exemple à toute une génération. Johnny Rotten et les Sex Pistols se comptaient par exemple parmi les fans de cet album.

Richman poursuivra sa carrière d’abord sous le nom « Jonathan Richman & The Modern Lovers ». Ayant quelque peu renié son premier disque, il évolue rapidement vers un son plus ensoleillé et pop, zappant les influences velvetiennes pour un son plus californien.  La nouvelle mouture du groupe sortira 8 albums de 1976 à 1988. Puis Richman poursuivra en solo de 1988 à 2008 avec notamment l’excellente  BOF de Mary à tout prix.

En vidéo, Roadrunner / The Modern Lovers (The Modern Lovers, 1976)

L’apport au mouvement punk d’un mec aussi fun, souriant et sain que Jonathan Richman peut sembler difficile à cerner. Mais son approche instinctive, décontractée de la musique accompagnée de textes simples, directs répondit à une demande de la jeunesse lassée des concepts-albums grandiloquents du début des 70’s. Malheureusement pour lui, ses hésitations lui firent perdre l’avance qu’il avait sur ses contemporains et quand son premier album sort,  le punk explose mais il a déjà changé de style…


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Autre précurseur du punk-rock, le groupe MC5, du Michigan comme les Stooges, sort son premier album en 1969 : le live « Kick out the jams ». Réputé pour son engagement politique d’extrême gauche, ses prestations scéniques bouillantes et le son abrasif sans fioritures de ses compositions, le MC5 rencontre un franc succès. Mais son engagement politique sans concession va conduire certains membres du groupe en prison mettant un coup d’arrêt fatal à leur carrière musicale.

Cités avec respect par les musiciens punks, les MC5 sont aujourd’hui encore un groupe culte dont les titres sont souvent repris en concerts.


– Kick out the jams / MC5 (Kick out the jams, 1969)


 

Engagement politique, anti conformisme, rébellion affichée, performances scéniques, expérimentations musicales, refus des conventions et mode de vie « carpe diem », le côté sombre de la musique des années 60 va influencer tout un pan de la culture musicale des années 70. A la fin de la décennie, ceux que l’on peut appeler les proto-punks ont créé les ingrédients de la révolte punk. Mais celle-ci devra attendre  le désenchantement post-hippie pour exploser et sortir de l’underground culturel. Vivement les 70’s !

 

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